Confessions intimes
Je sens que cette note va être décousue comme l'est mon esprit en ce samedi grisâtre.
Je me sens comme dans une sorte de léthargie qui pousse mon esprit à compenser mon corps. Du coup, mes pensées me portent depuis ce matin. Je refais tout un tas de choses dans ma tête : je parle, je parle mais personne n'entend mes sons. Je me dis que ce n'est pas grave car tout ce travail d'esprit verra le jour mercredi lors de mon rendez-vous hebdomadaire chez mon psy. Il n'y a que chez lui que je parle comme je devrais parler aux autres : il me dit que c'est normal et qu'un jour je me libèrerais de ce blocage. Même lorsque j'étais en couple, je ne parlais pas sauf pour dire des banalités. Je suis à une période de ma vie où mon passé m'importe peu, je veux vivre le présent à fond. Alors forcément lorsque vous rencontrez des gens, ils ne comprennent pas toujours pourquoi j'ai tant de difficultés à parler de moi.
Mon analyse avance à grand pas ces derniers temps et je viens de
repérer le fil conducteur de ma dépression. Il paraît que c'est un
progrès considérable. Moi ce que je trouve considérable c'est
l'évolution de ma relation aux autres. Il y a des mécanismes qui
mettent vingt ans à se dérouiller.
Alors, tout doucement, j'envisage de retrouver l'amour. Il m'a fallu
plus d'un an et demi pour comprendre mes différents échecs, découvrir
que je suis quelqu'un de très indépendant qui ne supporte pas le carcan
de la vie de couple. Vous m'auriez dit cela en août 2006, je vous
aurais ri au nez alors que cela explique mon comportement antérieur.
Maintenant que tout cela est bien débroussaillé, il faut que je
réussisse à accepter dans ma tête qu'on peut m'aimer et m'apprécier
même si je suis lesbienne. Quand ce chemin sera parcouru, alors je serais entièrement réconciliée avec moi même.